Question n° 14

Est-ce que l'on peut croire à une énergie divine qui nous anime et nous entoure ?

Réponse

Si nous étions animés par une énergie divine extérieure, il n’y aurait aucune raison de pratiquer, car quoi que nous fassions, ce serait alors cette énergie extérieure qui déciderait de notre sort. 

Je me rappelle d’un reportage sur un tremblement de terre au Pérou, où l’on montrait une vieille femme assise devant un tas de ruine expliquant : « c’était notre maison. Nous l’avons construite de nos mains avec l’aide de Dieu. Dieu nous l’a reprise, mais s’il le veut, nous la reconstruiront ». Serions-nous donc les jouets d’un Dieu capricieux qui décide d’un coup de tête de tout ? Cette croyance est horrible pour deux raisons. La première est qu’elle impose une impuissance de la volonté humaine, soumise au bon vouloir d’un Dieu soi-disant miséricordieux. La seconde est qu’elle hôte tout sens des responsabilités et qu’elle amène à la situation dans lequel se trouve le monde aujourd’hui. « Dieu l’a décidé », autrement dit, « ce n’est pas ma faute ». Ce n’est pas ma faute, donc, c’est celle des autres. Combien de fois avons-nous vu ces scènes où par exemple un homme frappe sa femme en lui disant « regarde ce que tu m’obliges à faire ». Ce processus se retrouve aussi bien dans les couples qu’à tous les niveaux de la société et au niveau international. La guerre, c’est la faute des autres. 

Les divinités dont on parle dans l’enseignement de NichIren Daishōnin sont des fonctions du Bouddha. Elles agissent pour la protection du pratiquant du Sutra du Lotus, en tant que condition (cause extérieure, mais appelées par notre pratique (cause intérieure). 

Dans le Traité sur la Sérénité du pays, Nichiren Daishōnin dit qu’en raison des offenses au Dharma, les divinités bienfaitrices ont quitté le pays, remplacées par les esprits maléfiques. Or, dans la nuit du 12 septembre de la 8ème année de Bun’ei (1271), sur la route le menant à Tatsunokuchi, passant devant le sanctuaire dédié à la divinité Hachiman, il demanda à descendre de cheval et réprimanda la divinité pour son manquement à sa promesse de protéger le pratiquant du Sutra du Lotus. On pourrait voir là une contradiction, puisque les divinités étaient censées avoir quitté le pays. En fait, il s’agissait de la divinité Hachiman intérieure à Nichiren Daishōnin. Ces divinités intérieures se manifestèrent extérieurement un peu plus tard sous la forme de l’objet lumineux qui mit fin à l’exécution. 

 

Je pense qu’il en est de même pour nous. Même si les choses se manifestent extérieurement, dans la mesure où elles sont comprises à l’intérieur de notre Une pensée, tout dépend de nous et de notre pratique. 

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