Question N° 10

Y a-t-il la notion de miracle en bouddhisme ?

Réponse

Le Bouddhisme est entièrement fondé sur la loi de causalité. Cette loi selon laquelle une cause génère nécessairement un effet de même nature, constitue la loi la plus fondamentale et la plus importante du bouddhisme. 

Selon la loi de cause à effet, qui s'applique dans les trois phases du passé, du présent et du futur, toute cause, qu’elle soit physique, verbale ou mentale recevra ensuite des effets bons ou mauvais physiques et spirituels en guise de rétribution. 

Dans le Traité qui ouvre les yeux, NichIren Daishōnin explique cela de la manière suivante : 

"Si vous voulez connaître les causes du passé, constatez les effets du présent. Si vous voulez connaître les effets du futur, regardez les causes du présent". 

Ceci dit, la cause directe ne suffit pas à produire des effets. Ce n'est que lorsqu'il existe une cause indirecte appelée "condition", qui assiste la cause, que l’effet karmique est généré. 

Ce "karma" génère alors la cause et la condition suivantes, de sorte que la cause et l'effet se répètent au cours des trois phases. 

Le processus par lequel nous atteignons l’effet et la rétribution les plus élevés que sont la bouddhéité est conforme à ce principe et doit donc dépendre de la cause et de l'effet les plus élevés. 

Par conséquent, pour obtenir le bon effet (la bouddhéité), il est important d'accumuler la bonne cause (l’ascèse) en réponse à l’enseignement et à l’objet de vénération corrects. Alors que si nous pratiquons en réponse à des enseignements et à un objet de vénération erronés, nous obtiendrons au contraire de mauvais effets et nous souffrirons. 

On comprend dès lors que la bonne cause appelle le bon effet et que la mauvaise cause provoque le mauvais effet. 

En outre, il existe une différence temporelle dans le processus de cause à effet, dans la loi de causalité. 

Dans les Sutras antérieurs au Sutra du lotus, prêchés par le Bouddha Shakyamuni, il est expliqué que pour atteindre l’état de vie de la bouddhéité (l’effet), les êtres doivent pratiquer pendant de longues périodes couvrant de nombreuses vies (la cause), pratiques grâce auxquelles, vies après vies, ils éliminent les mauvaises passions et finalement parviennent à l’état de vie de la bouddhéité. 

Cependant, dans le Traité sur le Honzon de l’observation du cœur, Nichiren Daishōnin déclare  

« Les deux lois des actes causaux et des effets vertueux du Bouddha Shakyamuni sont incarnées dans les cinq caractères de Myōhōrengekyō. Si nous recevons ces cinq caractères, nous serons naturellement protégés par les œuvres et vertus de ses causes et de ses effets ». 

Ce passage signifie que la doctrine de Nichiren Daishōnin contient à la fois les actes causaux du Bouddha, c’est-à-dire l’ascèse constituant la cause de l’atteinte de la bouddhéité et les effets vertueux, autrement dit les œuvres et vertus de l’éveil résultant de l’ascèse. 

Par conséquent, lorsque nous pratiquons assidûment Gongyō et la récitation de Daimoku avec foi dans le Dai-Gohonzon du Grand sanctuaire de la doctrine originelle, nous pouvons immédiatement atteindre l’état de vie supérieur de la bouddhéité tels que nous sommes, grâce au principe de l’identité de recevoir et garder et de l’observation du cœur. 

Forts de ce préambule, revenons à la question. 

Elle met en parallèle les notions de « miracle » et de « kudoku » (œuvres et vertus) 

Selon la définition du dictionnaire Larousse, le mot « miracle » est un nom masculin provenant du latin miraculum qui signifie : Phénomène interprété comme une intervention divine. 

Le mot kudoku, lui, est composé de deux idéogrammes signifiant respectivement œuvre (la cause) et vertu (l’effet) issue de cette cause. Le mot kudoku est aussi parfois utilisé dans le sens de « bienfait ». Mais là encore, comme l’indique la phrase de la première assise du Gongyō, notre pratique quotidienne, qui est l’offrande de la saveur du Dharma aux divinités célestes, définissant ces dernières comme étant le « corps vivant de l’éveil merveilleux de par le fruit de leur pratique personnelle », là aussi, il y a la notion de cause (leur pratique personnelle) et d’effet (corps vivant de l’éveil merveilleux). 

Dans les stances Jiga du Sutra du Lotus, nous trouvons à la suite les deux exemples de mauvaise cause entraînant un mauvais effet et de bonne cause générant un bon effet : 

« Les êtres criminels, en raison de leur mauvaise causalité, passent des éons sans entendre le nom des trois trésors, tandis que ceux qui ont accumulés les œuvres et vertus, doux et conciliants, droits de caractères me voient tous en conséquence ». 

Ils voient le Bouddha, donc ils sont Bouddhas. 

 

Le bouddhisme étant fondé sur la loi de causalité, il n’intègre pas la notion de « miracle », cette dernière sortant du cadre de la causalité, car générée par une puissance extérieure à l’individu. En réalité, on appelle « miracle » ou « hasard » les événements dont on ne parvient pas à saisir la logique causale. Or, en fait, tout, même ce qu’on ne comprend pas, est un effet qui peut s’expliquer par le principe de « production conditionnée ». 

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