Octobre 2015

Réponse à l’épouse d’Abutsubô

(阿仏房尼御前御返事 - Abutsubô ama gozen gohenji)

Vous devez vous efforcer davantage dans la foi. Celui qui conte aux autres les principes de l’enseignement du Bouddha, est immanquablement détesté par les hommes, les femmes, les moines et les nonnes. Et bien, s’ils veulent détester, qu’ils détestent. Confiez votre corps aux paroles d’or du Sutra du Lotus, du bouddha Śākyamuni, de Zhiyi, Saichô, Zhanran. Telle est la personne dite pratiquer tel que l’enseigne le Bouddha.

 

Je suis très heureux d’avoir pu exprimer avec vous, venus nombreux, notre gratitude envers la bienfaisance de Nichiren Daishônin par le biais de la cérémonie de Okô de ce mois.

 

La semaine prochaine, nous célébrerons Oéshiki. Cette cérémonie est la plus importante de la Nichiren Shôshû, aussi je souhaite vivement votre participation en vous transmettant de nouveau l’information.

 

A cette occasion, votre collaboration sera très appréciée pour les différentes activités pour lesquelles je vous demande votre coopération.

 

Ce mois ci, nous lisons un extrait de la Réponse à l’épouse d’Abutsubô.

 

Comme le document que vous avez sous entre les mains le précise, ce Gosho est daté du 3 septembre 1275 (1ère année de Kenji) et a été écrit à Minobu. Il s’agit d’une lettre adressée à Sennichi Ama, l’épouse d’Abutsubô, qui habitait à Sado.

 

Au tout début de cette lettre, Nichiren Daishônin a écrit :

 

« Dans votre lettre vous dites… »

 

Sennichi Ama avait écrit à Nichiren Daishônin pour lui demander : « je pense qu’il existe différents niveaux, superficiel, profond, léger ou lourd, parmi les offenses au Dharma. Dès lors, qu’en est-il des rétributions négatives de ces offenses » ?

 

A cette question, Nichiren Daishônin donne un enseignement minutieux et soigneux.

 

Voici ce que disait le grand patriarche Nichinyo Shônin au sujet d’Abutsubô et de Sennichi Ama :

 

« Comme vous le savez, le couple Abutsubô a reçu le shakubuku de Nichiren Daishônin à Sado. Ensuite, à partir de leur conversion qui eut lieu en 1271 (8ème année de Bun’ei) alors qu’ils étaient déjà âgés de plus de 80 ans, ils servirent Nichiren Daishônin pendant les deux années qu’il vécut à Sado à l’insu des fonctionnaires du gouvernement et des pratiquants du Nenbutsu.

 

Quant à Abutsubô lui-même, une fois que Nichiren Daishônin se fut retiré à Minobu, il fit à plusieurs reprises le voyage depuis Sado, traversant la mer pour se rendre auprès de Nichiren Daishônin, malgré son grand âge de 90 ans. C’était une personne d’une foi véritablement forte.

 

Son épouse, était elle aussi dotée d’une fois très profonde. Le couple Abutsubô reçut une grande quantité de Gosho de la part de Nichiren Daishônin ».

 

Comme le dit le cours que je viens de citer, on comprend que ce couple était doté d’une foi très profonde. Abutsubô lui-même malgré son grand âge fit par trois fois le voyage de Sado à Minobu. Son histoire nous enseigne « l’esprit de Tozan » et constitue pour nous qui vivons aujourd’hui, le modèle de notre foi.

 

Je vais à présent commenter succinctement le Gosho dans son ensemble.

 

Pour commencer, Nichiren Daishônin, citant les phrases du Sutra du Lotus enseigne que ce Sutra est la voie vers l’obtention de la bouddhéité par tous les êtres et que celui qui y croit réalisera de devenir Bouddha, tandis que celui qui s’y oppose chutera dans l’enfer aux souffrances sans intermittence.

 

Il poursuit en précisant toutefois que s’il s’agit d’une toute petite offense, la force de la foi permettra à la grande eau de la foi d’éteindre le petit incendie de l’offense au Dharma et qu’il n’y aura pas de rétribution lourde.

 

Il site en outre le passage du Sutra du Nirvana qui dit en substance : « celui qui, voyant quelqu’un offenser le Dharma ne le réfute pas, est un ennemi au sein de l’enseignement du Bouddha. Celui qui réfute l’offense au Dharma est un véritable auditeur ». Il ajoute que lui-même, qui fait face à de grandes persécutions, blâme l’offense au Dharma pour échapper à cette punition.

 

Ensuite, après avoir montré qu’il existe des différences de profondeurs même au sein des offenses au Dharma, il déclare qu’il convient de blâmer sévèrement l’opposition au Sutra du Lotus, en précisant toutefois que, dans la mesure où, sans être un grand sage, il est difficile de juger sa doctrine, il arrive, comme il le fit dans le Traité sur la Sérénité du pays par l’établissement de la rectitude, de ne pas intervenir.

 

Nichiren Daishônin poursuit en disant que si l’on ne réprimande pas les offenses au Dharma, nos deux vertus de la vue et de l’ouïe seront immédiatement perdues et l’on subira le reproche de manquer grandement de compassion. Il est important de développer notre cœur pour qu’il souhaite apporter des bienfaits à autrui.

 

Par ailleurs, parmi ceux qui commettent une faute légère, certains se corrigent naturellement. Il y a donc des cas où il faut blâmer et d’autres où il est préférable d’ignorer. Cependant, il faut blâmer l’offense au Dharma jusqu’à ce que nous et l’autre échappions au châtiment. En effet, si l’autre est complètement imprégné de l’offense au Dharma, il commettra des fautes encore plus graves.

 

Ensuite, celui qui parle de la logique des enseignements du Bouddha sera infailliblement haïs par les hommes, les femmes, les moines et les nonnes. Cependant, puisque le Sutra du Lotus expose : « celui qui garde le Dharma correct ne serait-ce qu’un instant, recevra immanquablement l’offrande des dieux et des hommes ». Nichiren Daishônin encourage alors Sennichi Ama à renforcer encore sa foi et sa pratique forte de cette conviction.

 

Le passage de ce mois est extrait de cette partie.

 

Nichiren Daishônin ajoute qu’offenser ou douter ne serait-ce qu’un peu du Dharma provoque la chute inéluctable dans le grand château aux souffrances sans intermittence. Dès lors, il encourage Sennichi Ama en lui demandant dès à présent d’émettre le grand vœu, d’évacuer l’offense au Dharma et le doute et de renforcer sa foi. Il termine sa lettre en louant l’attitude de Sennichi Ama qui a posé une question sur l’offense au Dharma et l’encourage de nouveau à réprimander l’offense au Dharma tant qu’elle en a la force.

 

Je vais à présent commenter l’extrait du mois.

 

Vous devez vous efforcer davantage dans la foi.

 

Nichiren Daishônin encourage Sennichi Ama à s’efforcer davantage encore dans sa foi.

 

Dès lors, dans quelle direction faut-il tourner ses efforts ? La réponse est dans la phrase suivante.

 

Celui qui conte aux autres les principes de l’enseignement du Bouddha, est immanquablement détesté par les hommes, les femmes, les moines et les nonnes. Et bien, s’ils veulent détester, qu’ils détestent. Confiez votre corps aux paroles d’or du Sutra du Lotus, du bouddha Śākyamuni, de Zhiyi, Saichô, Zhanran.

 

On comprend qu’il faut bien sûr s’efforcer dans la pratique personnelle, mais également dans la pratique pour autrui.

 

On dit que la vie de Nichiren Daishônin fut une suite de « persécutions majeures par quatre fois et un nombre incalculable de petites persécutions ». Ce fut effectivement une vie de propagation en endurant les difficultés.

 

A la base, il y a la grande compassion du Bouddha originel tentant de sauver l’intégralité des êtres de la Fin du dharma par l’enseignement correct de Nam Myôhôrengekyô.

 

C’est pourquoi, comme il le dit dans la Réprimande à Hachiman :

 

“Moi, Nichiren, depuis le vingt-huit avril de la cinquième année de Kenchô, année du bœuf signe d’eau cadette, jusqu’à ce mois de février de la troisième année de Kôan, année du dragon, signe de métal aîné, pendant vingt-huit ans, je n’ai rien fait d’autre que de m’efforcer à faire pénétrer les cinq, sept caractère de Myôhôrengekyô dans la bouche de tous les êtres du Japon C’est la même compassion que celle de la mère voulant faire boire son lait à son bébé.

 

Nous aussi, lorsque nous pratiquons shakubuku, certains qui nous écoutent peuvent nous haïr ou nous critiquer. Ce phénomène est décrit par Śākyamuni dans le Sutra du Lotus.

 

Il ne faut toutefois pas s’en effrayer. Comme le dit Nichiren Daishônin :

 

Et bien, s’ils veulent détester, qu’ils détestent. Confiez votre corps aux paroles d’or du Sutra du Lotus, du bouddha Śākyamuni, de Zhiyi, Saichô, Zhanran.

 

Comme le dit cette phrase, il convient de s’efforcer dans la foi telle que Śākyamuni l’a enseigné dans le Sutra du Lotus.

 

Zhiyi (Tendai), Saichô (Dengyô), Zhanran (Shôan) sont des maîtres hommes qui pratiquèrent correctement le Sutra du Lotus. Zhanran était le disciple et l’attendant de Zhiyi. C’est lui qui a retranscrit toutes les doctrines exposées par le grand maître du Tendai. Même ce qu’on appelle les trois écrits majeurs du Tendai, c’est lui, le grand maître Zhanran, qui les a pris en note. Aussi, si nous pouvons aujourd’hui lire ces textes, c’est grâce à Zhanran.

 

Nous arrivons à la dernière phrase.

 

Telle est la personne dite pratiquer tel que l’enseigne le Bouddha.

 

Ainsi, celui qui pratique l’ascèse tel que le sutra l’enseigne est dit « pratiquer tel que l’enseigne le Bouddha ».

 

Dans la Fin du dharma, le seul véritable pratiquant tel que l’enseigne le Bouddha est Nichiren Daishônin. Il est donc essentiel que nous pratiquions tel que l’enseigne Nichiren Daishônin dans le Gosho.

 

Evoquant « le pratiquant tel que l’enseigne le Bouddha », le grand patriarche Nichinyo Shônin disait :

 

« Si l’on transpose cela à notre propre pratique, celui qui se consacre à recevoir la foi en Myôhôrengekyô et s’efforce dans la pratique personnelle et le salut d’autrui est le pratiquant tel que l’enseigne le Bouddha. (…) C’est la raison pour laquelle s’efforcer dans la pratique personnelle et le salut d’autrui conformément à la volonté du Bouddha est important ».

 

Le grand Patriarche indique ici que la pratique personnelle et le salut d’autrui sont la véritable pratique telle que le Bouddha l’enseigne.

 

Dans Les difficultés du saint, Nichiren Daishônin écrivait :

 

« J’ai commencé à parler de cette doctrine le vingt-huitième jour du quatrième mois de la cinquième année de Kenchô, année du bœuf, signe d’eau cadet, à l’heure du cheval, dans la partie sud du sanctuaire du Bouddha du pavillon de tous les bouddhas du temple Seichôji, (…) situé dans le district de Tôjô, qui à l’époque était un quartier faisant partie du district de Nagasa dans la province d’Awa. A présent, deuxième année de Kôan, année du lièvre, signe de terre cadet, cela fait vingt-sept ans. Il a fallu plus de quarante ans au Bouddha, plus de trente ans au grand maître du Tendai, plus de vingt ans au grand maître Dengyô pour réaliser le but de leur venue en ce monde. Je ne vous parle pas des grandes difficultés endurées pendant ce temps. Elles sont telles que je les ai décrites auparavant. Pour moi, cela a demandé vingt-sept ans et vous connaissez bien toutes les grandes persécutions que j’ai subies pendant cette période ».

 

L’inscription du Dai Gohonzon du Kaidan de la doctrine originelle est bel et bien le but de la venue en ce monde de Nichiren Daishônin. La pratique de la Nichiren Shôshû consiste à s’efforcer dans la pratique personnelle et le salut d’autrui en se fondant sur le Dai Gohonzon.

 

Si on nie le Dai Gohonzon, on aura beau prétendre « pratiquer l’enseignement de Nichiren Daishônin, cela revient à pratiquer sur la bases d’interprétations personnelles et l’on ne peut dès lors pas dire qu’il s’agisse-là de l’enseignement de Nichiren Daishônin.

 

Je souhaite que nous enseignons au plus grand nombre, y compris aux personnes ayant de telles pensées, la manière correcte de pratiquer l’enseignement de Nichiren Daishônin et que nous-mêmes nous efforcions sérieusement dans la foi et la pratique. C’est par ces mots que j’achève mon sermon à l’occasion de la cérémonie de reconnaissance de Okô. Merci de votre visite au temple.

 

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