Août 2015

Réponse à Messire de Ueno

(上野殿御返事 - Ueno dono gohenji)

Les pierres posées sur les paumes d’un homme appelé Mahānāma se transformaient en joyaux. Le roi Konzoku transformait le sable en or. Le Sutra du Lotus permet aux végétaux et aux arbres de devenir Bouddha, à plus forte raison aux hommes dotés d’un cœur. Le Sutra du Lotus fait devenir Bouddha les deux véhicules dont la graine [de bouddhéité] est brûlée, à plus forte raison, ceux qui gardent la graine vivante. Le Sutra du Lotus fait devenir Bouddha les icchantikas, à plus forte raison, ceux qui ont la foi.

 

Je suis très heureux de constater que malgré les vacances estivales et la chaleur, de nombreuses personnes sont venues participer à la cérémonie de Okô et d’avoir pu, avec elles, exprimer notre gratitude envers la bienfaisance de Nichiren Daishônin.

 

Ce mois-ci, nous lisons un extrait d’une Réponse à Messire de Ueno.

 

Le nom « messire de Ueno » désigne Nanjô Tokimitsu. Ce dernier était le gouverneur de Ueno, lieu situé aux alentours des actuels Taisekiji et Myôrenji. Il était appelé ainsi en référence au lieu qu’il administrait.

 

Nichiren Daishônin adressa plus de 50 Gosho à la famille Nanjô. Personne d’autre n’en reçut autant.

 

En outre, dans la mesure où la plupart correspond à des lettres de remerciement adressées par Nichiren Daishônin en réponse aux offrandes qu’il avait reçues, on comprend que cette famille lui adressait de nombreuses offrandes. Autrement dit, elle protégeait Nichiren Daishônin de l’extérieur par le biais d’offrandes sincères.

 

Même après l’extinction de Nichiren Daishônin, la famille Nanjô conserva son esprit de protection extérieure. Comme vous le savez, Tokimitsu établit une relation de maître à disciple avec Nikkô Shônin entré au temple du mont Minobu et après qu’il eut quitté ce lieu, il fit l’offrande des terres de Ueno, établissant ainsi les fondations du Taisekiji.

 

Je vais à présent parler du Gosho dans son ensemble. S’agissant d’une courte lettre, je vais la commenter dans son intégralité, bien que vous n’ayez pas le début sous les yeux.

 

J’ai bien reçu les mille [pièces de monnaie appelées] « yeux de canard », le ballot de sel, le sac de taros et un peu de gingembre, par l’intermédiaire de votre messager.

 

Nichiren Daishônin énumère les denrées reçues en offrande de la part de Nanjô Tokimitsu, en précisant qu’il les a bien reçues.

 

Dans la chaleur, l’eau est un trésor. Dans la froidure, le feu est un trésor. En temps de famine, le riz est un trésor. Dans la bataille, les armes sont un trésor. Sur la mer, un bateau est un trésor. En montagne, un cheval est un trésor. A Musashi et Shimôsa, les pierres sont un trésor. Au cœur de cette montagne, la colocase des anciens et le sel de la mer sont des trésors. Il y a bien des pousses de bambous et des champignons, mais sans sel, ils ont un goût de terre.

 

Ici, Nichiren Daishônin dit que « en temps de chaleur, l’eau est respectable, appréciable » etc. Il exprime sa gratitude, en écrivant « les taros, le sel et autres denrées que vous m’avez fait parvenir au cœur du mont Minobu, sont véritablement appréciables ».

 

Le sel est une épice indispensable à notre vie quotidienne. A l’époque de Nichiren Daishônin, on ne pouvait pas produire du sel si on n’habitait pas près de la mer. C’est pourquoi, il était difficile de s’en procurer au milieu d’une montagne telle Minobu. On peut dès lors penser qu’il était extrêmement précieux en tant que condiment pour les pousses de bambou et les champignons.

 

Pour ce qui est de l’argent, le monarque comme le peuple le considèrent comme un trésor. C’est comme le riz ; il représente la vie de tous les êtres. En Chine, il y a une montagne appelée « Montagne de cuivre ». Toutes les pièces issues de cette montagne, que ce soit un écu ou mille, toutes arrivent après avoir traversé la mer sur trois mille lieues. Tout le monde les considère toutes comme un joyau. Et vous les faites parvenir au Sutra du Lotus.

 

Ici, Nichiren Daishônin souligne le caractère respectable de l’argent utilisé en offrande. A son époque, le Japon ne fabriquant pas de pièces d’argent, il utilisait des pièces importées de Chine.

 

Faire l’offrande de pièces de monnaie importées de l’étranger et considérées comme un trésor, au même titre que le riz, nourriture de base des Japonais, est un acte extrêmement respectable. Nichiren Daishônin exprime ici sont sentiment de gratitude.

 

Ensuite, vient le passage de ce mois.

 

Les pierres posées sur les paumes d’un homme appelé Mahānāma se transformaient en joyaux. Le roi Konzoku transformait le sable en or.

 

Mahānāma est l’un des cinq moines à qui Śākyamuni enseigna en premier après avoir réalisé la voie. Dans un livre commentant les trois ouvrages principaux du Tendai, il est écrit : « Tous les débris que tenait Mahānāma [dans ses mains] devenaient des trésors ». On dit qu’en raison des causes et des conditions du passé, il pouvait changer en or tout ce qu’il tenait dans ses mains.

 

En ce qui concerne le roi Konzoku, il n’y a aucun détail sur lui ni sur le sutra où il est cité. Il semblerait que cet homme était capable de transformer le sable en or.

 

Passons à la suite

 

Le Sutra du Lotus permet aux végétaux et aux arbres de devenir Bouddha, à plus forte raison aux hommes dotés d’un cœur.

 

Le Sutra du Lotus est un enseignement permettant non seulement aux êtres sensitifs, mais également aux êtres non-sensitifs de devenir Bouddha. Ceci est clair parce qu’il enseigne le principe d’Une pensée trois mille. Puisque même les végétaux peuvent devenir Bouddha grâce à l’enseignement du Sutra du Lotus, les êtres sensitifs le peuvent infailliblement.

 

Le Sutra du Lotus fait devenir Bouddha les deux véhicules dont la graine [de bouddhéité] est brûlée, à plus forte raison, ceux qui gardent la graine vivante.

 

Dans les enseignements antérieurs au Sutra du Lotus, les auditeurs et les éveillés par les conditions étaient des êtres ne pouvant pas devenir Bouddha. En effet, cette incapacité est due au fait que leur idéal ultime était de réduire leur corps en cendres et d’annihiler leur conscience. De ce fait, ils interrompaient la nature du Bouddha. Etant comme une graine brûlée qui ne peut germer, ils sont appelés les deux véhicules dont la graine [de bouddhéité] est brûlée.

 

Toutefois, parvenus au Sutra du Lotus, même ces êtres des deux véhicules reçurent l’annonciation de leur futur nom de Bouddha et purent ainsi accéder à la bouddhéité. Dès lors, ceux qui gardent la graine vivante, autrement dit ceux qui conservent la possibilité à la graine de bouddhéité de germer, deviennent immanquablement Bouddha.

 

Le Sutra du Lotus fait devenir Bouddha les icchantikas, à plus forte raison, ceux qui ont la foi.

 

Les icchantikas désignent ceux qui ne croyant pas en l’enseignement correct enseignant la Loi correcte de la causalité, ne réfléchissent pas au discernement entre le bien et le mal et de là, ne peuvent pas devenir Bouddha. Le Sutra du Lotus est un enseignement permettant même à ces êtres de devenir Bouddha.

 

Etant un enseignement qui permet même à ceux qui n’y croient pas d’être sauvés, ceux qui y croient correctement et le pratiquent deviennent infailliblement Bouddhas.

 

Mais alors, que peut bien signifier que ceux qui ne croient pas en cet enseignement peuvent malgré tout devenir Bouddhas ?

 

Le Grand Patriarche Nichinyo Shônin donne l’orientation suivante :

 

Dans le Sutra du Lotus, il est enseigné pour la première fois que les dix mondes deviennent tous Bouddhas. Que ce soient les êtres du monde des enfers ou de celui des esprits affamés, tous les êtres peuvent devenir Bouddhas. Le Sutra du Lotus est le premier sutra à l’enseigner. Bien entendu, les deux véhicules sont inclus dans ce principe, de même que les icchantikas. Dès lors, ce que l’on peut comprendre d’après cette phrase, c’est que les œuvres et vertus de Myôhôrengekyô sont absolument immenses.

 

Dans l’enseignement de Nichiren Daishônin, le Sutra du Lotus désigne le Dai Gohonzon du Kaidan de la doctrine originelle, l’enseignement de Nam Myôhôrengekyô.

 

Ainsi, nous devons avoir la conviction que dans la période de la Fin du Dharma, le salut de tous les êtres des dix mondes réside dans la foi dans le Dai Gohonzon du Kaidan et la récitation quotidienne de Daimoku.

 

Et en même temps, pour que ceux qu’on appelle les icchantikas puissent devenir Bouddha, il est indispensable de leur faire nouer le lien avec l’enseignement de Nam Myôhôrengekyô.

 

Dans l’éveil des néophytes par la Fleur du Dharma, Nichiren Daishônin écrit :

 

Coûte que coûte, il faut à tout prix leur prêcher et leur faire entendre le Sutra du Lotus. Ceux qui y croient deviennent Bouddha. Ceux qui l’offensent établissent "le lien du tambour empoisonné" et deviendront Bouddha. Quoi qu'il en soit, la graine de la bouddhéité ne se trouve nulle part ailleurs que dans le Sutra du Lotus".

 

L’enseignement de Nichiren Daishônin permettant de devenir Bouddha à ceux qui ont le lien direct comme à ceux qui ont le lien contraire. Il est dès lors essentiel de transmettre l’enseignement de Nam Myôhôrengekyô au plus grand nombre.

 

Ainsi, le Gosho de ce mois nous enseigne à quel point les denrées, objets de l’offrande de Nanjô Tokimitsu à Nichiren Daishônin vivant au cœur de la montagne Minobu, était importantes pour lui. Il nous enseigne que par ces œuvres et vertus, il est hors de doute que Messire Tokimitsu deviendra Bouddha.

 

Nous aussi, dès aujourd’hui, faisons des efforts zélés dans la progression de notre pratique personnelle quotidienne et la conversion d’autrui, dans l’offrande faite du fond du cœur, avec pour objectif la réalisation de la vaste propagation assurant notre propre bonheur et celui des autres.

 

C’est par ces mots que j’achève mon sermon de gratitude de ce mois. Merci de votre visite au temple.

 

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