Résumé du développement de la doctrine bouddhique du Bouddha Śākyamuni à Nichiren Daishônin

De la naissance à la mort, la vie n’est qu’une succession de souffrances : la maladie, la vieillesse, la rencontre avec ceux qu’on n’aime pas, la séparation d’avec ceux qu’on aime, ne pas obtenir ce que l’on désire et les souffrances existentialistes accompagnant nos changements physiques et mentaux.

C’est pour échapper à ces souffrances que Gautama entreprit le chemin de l’ascèse. Au terme de longues années de mortifications, il réalisa la véritable nature des choses et, simultanément, ayant expérimenté l’absolu, il fut libéré de toutes formes de souffrances. Bien sûr, il n’allait pas cesser de vieillir, de tomber malade et, finalement mourir, mais pour lui, ces phénomènes ne représentaient plus une souffrance.

La nature des choses à laquelle Gautama, devenu le Bouddha Śākyamuni s’éveilla est que rien n’apparaît de lui-même, ni d’autre chose, ni des deux, ni sans cause.

« Quand ceci est, cela est. Quand ceci naît, cela naît.

Quand ceci n’est pas, cela n’est pas. Quand ceci disparaît, cela disparaît". ».

Dans cette proposition, « ceci » représente la cause et « cela » représente l’effet. Lorsqu’il y a cause il y a effet, lorsqu’il n’y a pas de cause, il n’y a pas d’effet. D’où il ressort que rien de possède de nature propre et est donc vide.

L’enseignement de Nāgārjuna

Entre le 2ème et 3ème siècle de notre ère, le bodhisattva Nāgārjuna, son 12ème successeur légitime, développa la notion de la vacuité énoncée par le Bouddha Śākyamuni sous la forme des huit négations de la voie du milieu :

« Ni extinction, ni naissance, ni permanence, ni interruption, ni unité, ni différence, ni arrivée, ni départ ».

Par le biais de ces huit stances, Nāgārjuna nie toute forme d’existence, du moins dans la manière dont nous les envisageons. Si on pense que la poule était là avant l’œuf, c’est une erreur. Le contraire en est une autre. Pour parvenir à l’absolu, il faut donc renoncer à toute forme de pensée relative.

L’enseignement de Vasubandhu

Au 4ème siècle, Vasubandhu, 21ème successeur du Bouddha Śākyamuni développa la notion de vacuité des choses et des phénomènes sous la forme de la huitième conscience. Pour lui, la conscience est le lieu unique où se produisent toutes nos expériences. Elle est l’unique réalité et toute existence indépendante des objets extérieurs est ainsi niée. Ainsi, tout ce que nous percevons et ressentons n’est que le reflet de notre huitième conscience et ne possède pas d’existence propre. A plus forte raison, si nous n’en avons pas conscience.

L’enseignement de Zhiyi

Au 6ème siècle, Zhiyi, grand maître du Tendai, fondé sur le Sutra du Lotus, développa encore la notion de vacuité par le biais de la doctrine d’Une pensée trois mille, qui représente l’apogée de la pensée bouddhique. La négation de tout de Nāgārjuna, finalement revient à l’affirmation de tout et cela en une pensée. Alors que jusque là, les phénomènes extérieurs étaient considérés comme le reflet de notre esprit, la doctrine d’Une pensée trois mille révèle que les phénomènes sont notre esprit, dans un rapport de non-dualité.

L’enseignement de Nichiren Daishônin

Le Bouddha Śākyamuni lui-même avait prédit, dans le Sutra du grand rassemblement, entre autres, qu’à partir de deux millénaires après sa mort, son enseignement deviendrait obsolète du fait de l’omniprésence de l’ego des hommes.

Aujourd’hui, il ne nous est donc plus possible de parvenir au même état de vie que le Bouddha, ou à la contemplation d’Une pensée trois mille comme le fit Zhiyi.

Au 13ème siècle, au Japon, Nichiren Daishônin parvint à  exprimer le principe d’Une pensée trois mille sous la forme du Mandala Gohonzon de Myôhôrengekyô.

Myôhôrengekyô est le nom du Sutra du Lotus, mais surtout le contenu de l’éveil du Bouddha, le Corps-même du Bouddha, que Nāgārjuna nomma vacuité ou Zhiyi Une pensée trois mille.

Aussi, prendre refuge dans le Gohonzon de Myôhôrengekyô révélé par Nichiren Daishônin, permet de devenir Bouddha dès ce corps. La pratique de Nam Myôhôrengekyô devant le Gohonzon est le moyen de prendre refuge, de retourner sa vie au Gohonzon de Myôhôrengekyô, éveil du Bouddha.

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Commentaires: 1
  • #1

    Cirimax (vendredi, 10 juillet 2015 11:20)

    Ce raccourci efficace de l'histoire du bouddhisme est significatif. Tout en sachant que la notion d'obtention de l'éveil dès ce corps, ne dépend que de la foi*....puisque nous ne sommes dotés que d'une faible sagesse.
    Ainsi, comme le dit Gérard Purec ici, "prendre refuge".

    *dans la Transmission sanguine à la personne unique, bien entendu.

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